Auteur: Prof. Dr. Soner DUMAN
Traduit du turc au français par, Dogukaan Arikan.
Parfois, un simple geste, un simple mot peut engendrer un impact inestimable !
La plupart du temps, nous réduisons à tort l’épreuve de la vie aux grands événements tels que les guerres, la mort, les accidents, la famine…
Une attitude qui nous importe peu, un malheureux mot qui sort de notre bouche peut pourtant être à la fois la grâce qui nous fera entrer au paradis autant que la cause qui nous enverra en enfer. Il est possible d’apercevoir cette vérité dans de nombreux hadiths du Messager d'Allah. Notamment lorsqu’il s’agit de la femme qui a atteint Le Salut pour avoir abreuvé un chien assoiffé. Ou cette personne qui mérita la Géhenne pour avoir dérobé une petite part du butin de guerre alors que les vivants le croyaient mort en martyr.
L'un des événements qui me touche le plus est le suivant : Notre-Dâme Aïcha nous rapporte : 
« Une pauvre femme vint me trouver portant ses deux petites filles. Je lui servis à manger trois dattes. Elle en donna une à chacune d’elles et porta la troisième à sa bouche. Mais ses filles réclamèrent à manger. Elle partagea alors la datte qu’elle voulait pour elle-même entre elles. Son geste me plut. J’en parlai plus tard au Messager d’Allah qui dit : « Par la grâce de cette datte Allah rendit obligatoire son entrée au Paradis ou l’affranchit du feu de l’Enfer ». [Muslim 2630]
Voyez-vous ? L’épreuve de la vie ne doit pas être réduite au fait d’être éprouvé par l’or et l’argent... ni au champ de bataille. Chaque instant de notre vie peut déterminer notre Salut Eternel ou notre Châtiment en enfer.
Ici il est question de dignité humaine… Ce n’est bien évidemment pas la datte qui a fait rentrer cette pauvre femme au Paradis. Mais plutôt cette miséricorde qui illuminait son cœur… La datte n’était qu’un intermédiaire.
Donc ?
Un malheureux coup de pied donné à un chat errant peut se terminer en Enfer… Tout comme la nuit blanche que vous avez passée au pied du lit de votre enfant malade peut effacer tous vos péchés... La prière d’une dame âgée à qui vous avez donné la place dans les transports en commun ou encore un morceau de pain trouvé par terre et mit de côté par respect à la subsistance d’Allah, ou le simple fait que vous retenez votre euphorie après une bonne note devant votre ami qui a raté son examen peuvent vous mener au Paradis. Tandis qu’un regard furieux en direction de vos parents qui sont dans le besoin, les reproches que vous leur faites, ou même un simple soupir contestataire peuvent consommer votre capital d’œuvres pieuses.
Le fait que vous changez votre chemin lorsque vous apercevez la personne qui vous doit de l’argent afin qu’elle ne se sente pas frustrée, ou que vous ayez l’humilité d’essuyer le visage de l'orphelin alors qu’il en dégoûte plus d’un, tout en lui caressant la tête, en lui offrant de quoi se nourrir, peut vous inclure dans la liste des serviteurs dont Allah est satisfait.
Votre sentiment de tristesse quant au fait que vous soyez démuni face à une personne qui a besoin d’aide… Cela peut vous ouvrir les portes des Jardins d’Eden ! Que dire de plus ?
Ne jamais rien sous-estimer, même pas une malheureuse datte qui peut s’avérer être la clef de votre entrée au Paradis
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