Auteur : Prof. Dr. Yasar KANDEMIR
Traduit du turc au français par, Dogukaan Arikan
Le noble Prophète Muhammad (Paix et Salut d’Allah sur lui) se réveillait durant le dernier tiers de la nuit au chant du coq. A son réveil, il se frottait le visage et les paupières lourdes et disait : ‘’Louanges à Allah qui nous fait ressusciter après notre petite mort (c’est-à-dire le sommeil), et c’est à Lui que nous retournerons !’’. Parfois il observait le ciel de la ville de Médine tout en récitant les onze derniers versets de la sourate Al’i Imrane qui commencent par celui-là : ‘’ En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d'intelligence !’’. Il s’habillait de sa chemise en commençant par le bras droit puis se brossait les dents au bâton d’Arak.
Lorsqu’il s’approchait du cabinet d’aisance il avait l’habitude de dire ‘’ Allahumma inni a’ûdhu bika min al khoubsi ve’l khabâis’’ qui signifie ‘’Je cherche refuge auprès d’Allah contre les démons mâles et femelles.’’ Et en sortant il disait ‘’Ghufrânaka’’ qui signifie ‘’Ton pardon Seigneur’’. (Tirmidhî, Taharah 7 ; Abû Davûd, Taharah 28).
Il renouvelait alors ses ablutions et accomplissait la prière nocturne. Parfois neuf, parfois onze, parfois treize unités ‘’al witr’’ c’est-à-dire ‘’l’unité impaire’’ comprise. Ses prières nocturnes se différenciaient profondément des nôtres. Il récitait les longues sourates et restait prosterné durant des minutes. C’était là le moment où il se sentait le plus proche de son Seigneur. Après ces prières lourdes en spiritualité, il se reposait. Il visitait aussi le cimetiere ‘’al baqi’’ durant la nuit, où il invoquait en faveur de ses compagnons. C’est un rite qu’il ne négligeait pas, d’ailleurs l’ange Gabriel (Paix sur lui) le réveillait parfois afin qu’il s’y rende.
Les matins, le muaddhin le visitait à deux reprises. Premièrement pour lui annonçait le début du crépuscule, le Prophète se levait et accomplissait alors deux unités de prière et s’allongeait sur son côté droit. Lors de la seconde visite, le prophète était invitait à la mosquée. Il s’y rendait donc et dirigeait la prière de ses compagnons qui l’attendaient. (Bukhârî, Tahajjud 23 ; Muslim, Musâfirîn 121,122). Il leur ordonnait alors de se ranger correctement, et si nécessaire il les organisait et les replaçait de sorte à ce qu’ils forment une rangée toute droite (Muslim, Salât 121-128).
La prière était accomplie avant qu’il ne fasse très clair. Les femmes retournaient alors doucement vers leurs demeures et les hommes qui n’avaient pas d’urgence restaient assis à leurs places. Le Prophète (Paix sur lui) s’asseyait aussi, les jambes croisées à l’autel de sa sainte mosquée et discutait avec ses compagnons jusqu’au lever du soleil. Parfois ils se souvenaient des pratiques étranges de la ‘’jahiliyya’’ (la période pré-islamique qui signifie ‘’l’ignorance’’), ils en riaient tous ensemble… (Muslim, Masâjid 286). Si quelqu’un avait un rêve vertueux à raconter, le prophète l’écoutait et l’interprétait. Si personne n’avait rêvait cette nuit, il leur racontait le sien. Il donnait beaucoup d’importance à cette pratique. Il en repérait les détails
les plus fins et expliquait alors le sens de ceux-ci. Il leur expliquait que le rêve vertueux était une station parmi les quarante-six stations de la prophétie pour le croyant (Bukhârî, Ta’bîr 2, 4, 48).
Durant ces heures bénies de la matinée, les nobles compagnons étaient témoins d’un évènement qui nous fait envie. Cet exemple démontre à quel point ils étaient pleinement conscients de la valeur dont ils étaient témoins. Les compagnons et plus spécifiquement les femmes parmi eux, n’hésitaient pas à envoyer une tasse d’eau tous les matins avec leurs enfants au Prophète (Paix sur lui) afin qu’il la bénisse. Il ne refusait donc pas, et trempait sa main dans lesdites tasses d’eaux et cela même lorsqu’il faisait très froid. (Muslim, Fadâ’il 75)
Que faisait-il de ses journées ?
Après la prière, le Prophète retournait donc chez lui. Il commençait par retirer sa chaussure gauche, ensuite rentrait dans sa demeure avec le pied droit tout en invoquant le nom d’Allah et saluait les habitants de la maison. Il expliquait que le démon s'attriste à la vue de cette scène et qu'il prévient les siens en leur disant : ‘’Maintenant vous ne pouvez pas rester ici !’’. Et cela toutes les fois où il est témoin de ce comportement (Muslim, Ahsribah 103). En entrant à la maison il récitait aussi l'invocation suivante : "Ô Allah je te demande une entrée bénie et une sortie bénie de cette maison. Nous entrons avec le nom d'Allah nous sortons avec le nom d'Allah et nous plaçons notre confiance en Allah notre seigneur'' et aussitôt qu'il rentrait il se brossait les dents (Muslim, Taharah 43, 44; Abû Dâvud, Adab 103).
À son entrée il demandait à sa noble femme s'il y avait de quoi manger et si elle répondait par la négative, il jeûnait (Muslim, Siyâm 169, 170). De par le fait qu'il partageait son pain avec les pauvres, il n'était pas rare que la maison soit en manque de nourriture. Il arrivait que rien ne cuise pendant des semaines. Durant ces périodes difficiles, ils se contentaient d'eau et de dattes ou des quelques plats que leurs voisins leur envoyaient. Il arrivait aussi qu'ils ne trouvaient rien d'autre à part du pain et du vinaigre. Le Prophète y tremper son pain tout en disant : ‘’Qu'elle excellente sauce qu'est le vinaigre !’’. Il se contentait donc parfois d'une assiette de nourriture par jour et parfois de quelques dattes mais n'oubliait jamais d'invoquer le nom d'Allah lorsqu'il commençait à manger et de le louer et le remercier après avoir terminé.
Lorsqu'il était à la maison il aidait ses femmes, si nécessaire nettoyait le sol, trayait les animaux, cousait ses vêtements. Il se suffisait à lui-même (Ahmad Ibn Hanbal, Musnad, VI, 256). Il se renseignait sur les besoins matériels de ses femmes tous les matins et leur fournissait le plus tôt possible. En sortant il commençait à se chausser par la droite et récitait l'invocation suivante : ‘’Bismillah tawakkaltu ala Alllah wa la hawla wa la quwwata illa billah’’ qui signifie ‘’Je sors avec le nom d'Allah, je place ma confiance en Allah. Il n'y a aucun refuge contre les péchés en dehors d'Allah, la persévérance dans son adoration et la soumission à sa grandeur ne vient que par son aide’’. Il éloignait donc le démon et trouvait
refuge auprès de son Seigneur. Parfois il récitait d'autres invocations. Il saluait tous ceux qu'il croisait dans la rue et attirait souvent l'attention des musulmans sur l'importance de ce rite.
Il ne ratait jamais la prière ‘’al awwabine’’ au milieu de la matinée qu'il accomplissait par paire, par quatre ou parfois par huit unités jusqu’à la demie heure avant la prière du midi (Riyâdh As Sâlihîn). Il faisait une sieste l'après-midi lorsque la chaleur atteignait son point culminant. Parfois chez lui, parfois chez ses amis proches.
Au sein de sa Mosquée-Sainte
Il passait une longue partie de son temps au sein de sa mosquée. C’est ici qu’il se rassemblait avec les musulmans, répondez à leurs questions et leur portait conseil. C'est aussi à cet endroit qu'il accueillait ses invités ainsi que les ambassadeurs, déterminait les préfets, les professeurs, les unités militaires. Il rassemblait ses compagnons à cet endroit lorsqu'il avait une annonce importante à faire ou encore lorsqu'il distribuait les butins de guerre.
Il se renseignait sur l'état de santé de son peuple et n'hésitait pas à visiter les malades. Il partait réconcilier les gens même s'ils étaient loin de chez lui.
Les compagnons et plus spécialement les femmes parmi eux, aimaient inviter le prophète dîner chez eux afin qu'il bénisse leurs demeures. Il répondait aux invitations et bénissait leurs maisons par deux unités de prière. S'il était l'heure de la prière obligatoire et que la mosquée était loin de la maison où il était invité, il priait avec eux au sein de celle-ci.
Durant la soirée
Le soir, le Prophète se rassemblait avec ses femmes, dans la maison de celle avec qui il allait passer la nuit. Il leur racontait des histoires pleines de méditations sur les communautés précédentes, leur enseignait leur religion ou discutait avec elles tout simplement de la pluie et du beau temps. Il les honorait par sa compagnie en tant que Prophète d'Allah et tant qu'époux.
Après Salâte al ‘icha, c’est-à-dire la dernière prière de la journée, il se brossait les dents, s'asseyait sur son lit puis récitait la sourate Al Ikhlass ainsi que la sourate Al Falaq et An Nass que l’on surnomme ‘’Al Muawwizhatayn’’, c’est-à-dire ‘’les deux refuges’’. Après avoir fini de réciter, il soufflait dans la paume de ses mains et en répartissait la bénédiction sur son visage et son corps. Il s'allongeait alors doucement sur son côté droit, posait sa joue sur la paume de sa main puis récitait : ‘’Ô Allah, par Ton nom je vis et par Ton nom je ressuscite. (Bukhârî,
Da'wâte 7, 8), et parfois il récitait quelques invocations plus longues. Il finissait par plonger dans le sommeil qu'il considérait comme la petite mort de l'être humain.
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